Lenteurs de la justice

J’ai envie de dire "c’est la même chose partout !", bien que ce soit une réflexion facile que je n’aime pas trop. En fait, ce qu’il faudrait plutôt dire, c’est que la justice est rarement assez rapide lorsqu’on attend quelque chose d’elle, surtout que dans ces cas d’attente on est souvent dans une situation inconfortable qui exacerbe l’impatience.

Ici à Dakar, on pourrait rire des raisons de la lenteur, si on pouvait les prendre dans un autre contexte. 4 mois d’attente pour une première audition, c’est un délais qui commence à devenir long.

La première raison d’attente était le calendrier chargé du juge d’instruction, chose relativement normale.

Une deuxième raison était les nombreux jours fériés et fêtes au calendrier sénégalais, ici il y a les fêtes musulmanes et les fêtes chrétiennes, pas moyen de faire mieux ! Après la Korité nous sommes bien vite arrivés en fin d’année, puis il y a eu la Tabaski (aussi appelée la fête du mouton) et enfin la Tamkharit liée au nouvel an musulman. Impossible de prévoir une audition dans une semaine de fête.

Une troisième raison était la coupe d’Afrique des nations, la CAN, c’est du football. Et les sénégalais, comme beaucoup d’africains, sont friands de ce sport. Les Lions de la Teranga [1] sont allés en demi-finale cette année, impossible donc de faire passer une audition le jour de la demi-finale, vous êtes bien d’accord avec moi. Surtout lorsque le juge est membre de la fédération de football...

La dernière raison en date était un peu différente. Suite à de multiples changements de poste dans la justice sénégalaise, le juge en charge du dossier est passé à d’autres activités.

Alors, coup du sort ? C’est bien la même chose partout, non ?